28 août 2013

« Jeune & salope », remake rohmérien de « Jeune & jolie »


Faire l’amour à une seule personne, quel ennui ! La solution, c’est de Matt, un « ami » (idem) qu’elle va venir. Miracle ! La belle passera les 20 minutes suivantes à satisfaire les deux « amis » dans la chambre de ses parents.

C’est là que la référence à Ozon est la plus prégnante – faut avouer qu’avant, on avait du mal à la percevoir. C’est dans cette perversion, cet inceste par procuration que le réalisateur nous reconnecte à son sujet premier. Car Marina Vacth, dans « Jeune & jolie », est ce personnage en mal d’amour parental. C’est même là le seul semblant de réponse amené par Ozon à la problématique qu’il pose : « Pourquoi cette jeune fille se prostitue-t-elle ? »

Dans « Jeune & salope », donc, on souille le lit conjugal de papa et maman, et, dans la scène suivante, lorsqu’un des souilleurs en vient à s’inquiéter pour l’état des draps, la belle ne savoir répondre que « c’était excitant ». Là, cette jouissance sans souci du lendemain, qu’y voir d’autre que cette parabole du rapport tarifé insécurisé ? Moins gros sabots qu’Ozon et son décès d’homme âgé pendant l’acte, le réalisateur de « Jeune & salope », Max Antoine, invite le spectateur à assister à la débauche insouciante, à cette quête du plaisir coûte que coûte de la jeunesse du XXIe siècle.

-Rue 89