28 févr. 2015

Sans se plaiiiiiiiindre!


Il y a tant de raisons de se plaindre, surtout quand on a tout pour être heureux. Je ne soulignerai donc pas à quel point je trouve l’hiver trop long. Je ne dirai pas que j’ai mal ici ou là. Aucun intérêt. Je ne parlerai pas de l’austérité ni des impôts. Cela n’a rien d’original. Tout le monde y passera. Pas les riches, mais les autres, oui. Depuis 21 jours, j’ai cessé de me plaindre. Incroyable, on ne me reconnaît plus. Je est un autre, comme disait Rimbaud.

Et cette autre a coupé le son lancinant du lyrage, une forme négative de valorisation aiguë. Car celui qui se plaint n’affiche-t-il pas un soupçon de supériorité intellectuelle, capable de départager le gris du très gris et ne se contentant pas de ce qui satisfait les foules vite rassasiées de calories vides? Heureux les creux…


-Le Devoir