2 mai 2019

Et si nous n’attendions pas d’être morts pour dormir un peu?


« Je dormirai quand je serai mort », chantait en 1976 le défunt Warren Zevon, sans se douter que son mot d’esprit deviendrait 40 plus tard le credo d’une époque exténuée, où un horaire moins que rempli à ras bord n’est rien d’autre que le symbole indubitable de ses échecs professionnels et personnels.

Aux cernes toujours plus creux, aux dépressions qui guettent sans cesse, aux fins de semaine qui ne rechargent pas les batteries plus qu’à moitié, Isabelle Dumais oppose Les grandes fatigues, recueil qui tente de laver de la honte qu’il charrie cet art ancien qu’est celui de ne pas constamment courir après sa queue. Est-il encore possible de ne rien faire sans être foudroyé par l’angoisse de son inutilité ?

- Le Devoir