4 juil. 2015

Se libérer de ses cordes - La sensualité du ligotage japonais


HoMa, PQ — Me voici saucissonnée et suspendue à une poutre dans un dojo de kinbaku. Je peux hurler tant que je veux, même la grosse femme d’à côté s’en fiche, elle a l’habitude. Je me sens comme le Québec dans le Canada ou comme ces prosciuttos, pendus au plafond d’entrepôts immenses, que j’ai vus à Bologne. Je faisande ou je sèche, c’est selon. J’ai deux brassées qui m’attendent, une épicerie à faire, une pédicure en retard, des gens en apparence « normaux » à fréquenter et tout ce que j’ai trouvé à soutirer à ce dimanche, c’est cette séance à mi-chemin entre la curiosité et la crucifixion. Au fond, je suis bien judéo-chrétienne. Nous sommes tous un peu masos par héritage ou par inclination culturelle, qu’on le veuille ou non.


-Le Devoir